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Frank Margerin
Titre
Nous sommes le Vendredi 29 Mars
Sceneario interview Frank Margerin à Angoulème
Frank Margerin assis à une terrasse L'auteur revient sur l'album Shirley et Dino et sur le nouveau Lucien.
Sceneario : bonjour Frank Margerin. Ça fait combien de temps que tu viens à Angoulême ?

Frank Margerin : C'est mon vingt-septième cette année et je n'en ai pas loupé un. Je crois pouvoir dire que je suis un des plus fidèles. Certains ont commencé avant moi mais ils ont arrêté depuis. Je suis vraiment un vieux de la vieille.

Sceneario : Et que penses-tu de l'evolution de cette année ?

Frank Margerin : Cette année c'est un peu particulier parce qu'il nous ont excentrés. C'est un peu bizarre car il faut attendre les navettes surchargées, ce n'est pas trop pratique mais les soirées se finissent toujours au bar de l'hôtel Mercure (rires). A une époque, il y avait une boîte de nuit qui était très sympa où on finissait la nuit.

Sceneario : Parlons de ton dernier album Shirley et Dino ...

Frank Margerin : C'est un album un peu particulier car Gilles et Corinne, alias Shirley et Dino, sont de vieux copains que je connais depuis près de vingt ans maintenant. Ils ont une compagnie qui s'appelle Achille Tonic et ils m'ont demandé il y a dix-huit ans de cela de leur faire une affiche pour leur premier spectacle qui s'appelait "Vive le music hall". J'ai accepté, on a sympathisé et on est devenu amis. Comme ils avaient adoré ma première affiche, ils m'ont demandé à chacun de leur spectacle de refaire une affiche.

On est resté en contact, et un jour, un éditeur m'a demandé si ça serait possible de faire une bande dessinée avec Shirley et Dino. J'étais en train de finir Momo le coursier et je n'étais pas trop disponible. Je n'ai pas trop relevé sur le moment mais l'idée a mûri et quand j'ai fini le dernier album de Momo, je me suis dit "Tiens après tout, Shirley et Dino, il y a tout un univers que j'aime bien, le music hall. Il y a de la tendresse et décalage comme dans mes albums." Je pense qu'effectivement c'est une bonne idée. J'ai pris contact avec Gilles et Corinne, on en a parlé, on s'est mis d'accord et j'ai commencé l'album.

Sceneario : Pourquoi avoir fait un album composé de petites histoires qui se suivent au lieu d'une seule histoire ?

Frank Margerin : Voilà ce qui s'est passé : avant que le scénario soit écrit, on m'a dit qu'il pourrait passer page par page dans un journal quotidien. Je me suis dit "si chaque planche se finit en suspend tous les jours dans le journal, ça va être un peu dur, alors il faudrait faire ça sous forme de petits sketchs d'une page, où chaque jour on ait quelque chose à se mettre sous la dent". Mais il n'y a pas eu de prépublication et donc l'album a des chapitres en général de huit pages et à chaque fois il y a une petite chute en bas de page.

Sceneario : Une autre chose qui m'a un peu surpris : on voit beaucoup de "personnes connues" en arrière-plan dans la première histoire mais aucun dans les suivantes, à par Patrick Sébastien dans la dernière case ...

Frank Margerin : Voilà, en fait quand j'ai commencé la première histoire, j'étais un peu dans la recherche du scénario global. Je prenais un peu de temps et j'ai fait les six premières pages en à peu près deux mois car je construisais la suite en même temps. Pour un peu tuer le temps et m'occuper, je peaufinais les détails, je gommais des personnages, j'ajoutais un personnage connu à la place. Mais seulement sur la première histoire ! Je pense que cela aurait été pesant si chaque page était chargée comme cela. C'est amusant de temps en temps mais si c'est systématique cela devient fatigant. Et après j'ai pris un peu de retard et il n'était plus possible de charger le dessin avec des tas de petits détails. Donc effectivement c'est vraiment sur les six premières pages qu'on trouve cette densité sur les détails et après j'ai privilégié l'histoire à l'anecdote de second plan. Il y a peut-être un petit déséquilibre qui se fait, mais j'espère que cela ne se voit pas de trop.

Sceneario : Après Shirley et Dino, verra-t-on le retour de Lucien ?

Frank Margerin : Oui, j'envisage pour le prochain album de le faire revenir. Après avoir été maqué, et parti chez les Ricains, Lucien a eu pas mal d'années de galère et on va le retrouver trente ans plus tard. Il sera dans la peau d'un quinquagénaire, c'est à dire très proche de son auteur (rires). Ca va être l'occasion de me retrouver dans le personnage de Lucien et de parler de plein de choses.

Sceneario : Il y aura aussi Ricky, Rocky, ... ?

Frank Margerin : Oui, il va retrouver ses vieux complices qu'il aura perdu de vue. Lucien sera père de famille avec les problèmes qui vont avec (rires) ! Il va être confronté avec des choses qui lui semblaient bizarres à l'époque car il n'était pas dans ce cas de figure. C'est ce qui m'amuse, c'est de retrouver Lucien tout en créant un nouveau personnage. Bon, il aura un peu changé. Il est un peu comme moi, dans sa tête il a toujours vingt ans mais des choses vont lui rappeler que ce n'est plus le cas. Par contre, je ne veux pas trop donner dans la caricature du papi à cinquante ans car maintenant à cinquante ans, on est jeune. Ca sera toujours un jeune vieux ou un vieux jeune même s'il aura moins de moyens physiques dans certaines situations et cela va permettre d'amener d'autres gags. Je pense que mes premiers lecteurs vont se retrouver dans ce genre de situation.

Sceneario : Que penses-tu de l'évolution de la banlieue entre celle de Lucien de l'époque et celle de Momo actuelle ?

Frank Margerin : Je n'ai jamais été un spécialiste de la banlieue. A l'époque j'avais situé Lucien en banlieue car je trouvais cela plus sympa que de le dessiner dans un quartier de Paris. J'avais plus envie de dessiner des pavillons que des immeubles haussmanien. Sceneario : On retrouve un peu le même style dans Momo

Frank Margerin : Exactement, Momo était un peu le prolongement de Lucien. Cela pourrait être un Lucien actuel. Sauf qu'il y a des problèmes de chômage qu'il y avait peut-être moins à l'époque de Lucien et qu'il y a un peu plus de tensions car il y a plus de monde et plus de racisme qu'à l'époque, mais les banlieues sont sensiblement les mêmes, même si elles se sont un peu durcies. C'est vrai que, autant dans les années soixante-dix, on avait encore un peu peur des policiers, autant maintenant les gamins n'hésitent pas à provoquer et caillasser les "keufs" comme ils disent. C'est une chose qu'on n'aurait pas pu imaginer, il y a trente ans. Je ne pense pas que cela aille dans le bon sens effectivement. C'est le reflet de notre société qui est aussi plus dure, il y a moins de boulot, il y a plus d'écart entre les riches et les pauvres.

Sceneario : Tu n'as pas envie de faire une rencontre entre Lucien et Momo ?

Frank Margerin : Cela pose un problème du fait que Momo est chez Albin Michel et que Lucien aux Humanos. Je peux les faire se croiser dans une case ou deux, cela ne pose aucun problème comme quand Momo a croisé Lucien dans l'histoire où il veut rentrer en boîte et il y a un physionomiste devant la porte. A un moment, on voit Lucien et ses copains en arrière-plan, dans la pénombre. Je peux faire des petits clins d'œils, private joke, ... dans le prochain Lucien, il y aura certainement un clin d'œil à Momo.

Sceneario : Tu as d'autres projets ?

Frank Margerin : Oui, j'ai d'autres projets sur le long terme mais j'essaye de me concentrer sur un seul à la fois. Dans l'immédiat ça sera de faire un Lucien et l'année prochaine un Manu et ressortir toute la série des dessins animés en DVD. On a déjà commencé à les numériser, étalonner, re-dynamiser les couleurs, ...

Sceneario : Des suppléments ?

Frank Margerin : Non je ne pense pas, car à l'époque tout ce qui a été fait a été diffusé, et malheureusement il y aura quelques épisodes en moins qui ont été détruits parce que ça faisait dix ans que les masters pourrissaient dans une cave. Ce n'est pas comme le bon vin malheureusement, et quelques bandes magnétiques ont souffert. J'ai réussi à récupérer les épisodes de 8 minutes mais pas tous ceux de 2 minutes.

Sceneario : Tu as envie de refaire des dessins animés ?

Frank Margerin : Pas particulièrement, mais si on me le propose et que les moyens sont adéquats, je pourrais être partant mais à l'époque j'ai un peu essuyé les plâtres d'une petite maison de prod qui n'avait pas de gros moyens, on a réussi à faire quelque chose et je suis content que cela existe, mais je suis un petit peu frustré par la qualité de l'ensemble, qui est un peu en dessous de ce que j'espérais. Mais finalement, les gags fonctionnent et il y a un esprit qui n'a pas été trahi. je trouve ça toujours sympa.

Sceneario : Et la musique ? Je me souviens de Dennis'Twist ...

Frank Margerin : J'en fais toujours en privé avec quelques copains pour le plaisir, mais il n'y a pas particulièrement de groupes prêt à se reformer pour l'instant.

Sceneario : Une dernière chose dont tu voudrais parler ?

Frank Margerin : Oui, j'ai un petit message : P'tiluc fait un blog en ce moment on the road ... again, la suite de On the road. Il raconte le voyage qu'il fait en Afrique. C'est vraiment passionnant, il écrit très bien. Il est parti au moment de Noël et ne va revenir que dans un mois. Lui, c'est un véritable aventurier. Je ne ferais pas ce qu'il fait. J'ai la trouille, dès que je sors de Paris, je commence à me méfier (rires).

Sceneario : Merci beaucoup.


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