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Frank Margerin
Titre
Nous sommes le Samedi 20 Avril
Toujours la banane
Frank Margerin A propos de Lucien vieillissant


Lucien, le rocker sincère, un peu maladroit, fan des Stray Cats, de rock'n'roll, de bières et de virées entre copains est de retour sous le trait clair de son géniteur, l'affable et discret Frank Margerin. Lucien a beau avoir cinquante balais, une banane poivre et sel, quelques kilos en plus, vivre en couple avec ses deux enfants, il reste toujours à la fraîche. Fin prêt à héberger son pote Riton, dans la mouise jusqu'au cou, ou chaud comme la braise à l'idée de rebrancher les amplis avec Gillou et compagnie. C'est la bonne nouvelle de ce neuvième opus : Lucien n'a pas foncièrement changé. Nous avons rencontré Frank Margerin à Bruxelles. Hail ! Hail ! Rock'n'roll.



Difficile de commencer cette rencontre sans vous demander pourquoi Lucien a été mis en veilleuse pendant neuf ans ?

J'ai été contacté par le rédacteur en chef de L'Echo des Savanes pour créer une nouvelle série. Momo le coursier a vu le jour. J'ai eu envie, ensuite, d'installer le personnage, et j'en ai fait trois albums, qui m'ont pris à peu près quatre ans. J'ai fait aussi Shirley et Dino et, au bout du compte, huit ans se sont écoulés. Cela dit, je suis ravi de retrouver Lucien. C'est un peu le prolongement de moi-même et c'est aussi l'occasion de retrouver mes potes : les copains de Lucien sont inspirés de certains copains à moi. Chaque fois, j'aime bien faire un petit break, sans enchaîner systématiquement les albums. Par contre, il me manque très vite.

La grande nouveauté de « Toujours la banane », c'est que contrairement aux autres, vous n'hésitez pas à faire vieillir votre héros d'une trentaine d'années… et d'autant de kilos !

C'est vrai, je dois être le seul. Si les auteurs avaient un peu d'humour, ils pourraient jouer avec ça, même si ça ne peut pas s'appliquer à tous les héros. Avec Tarzan, ce serait impensable. S'il ne sait plus tenir une liane ou foutre une branlée à n'importe quelle bestiole venue, ça ne le fait plus.

Pourquoi avoir vieilli Lucien ?

Parce que j'en ai marre que le fossé se creuse entre lui et moi. Je me vois mal, à 80 ans, dessiner les aventures d'un petit loubard de 20 ans. Je me suis rapproché de lui. Il a des enfants, comme moi. Une femme, aussi. Je me suis beaucoup impliqué dans ce personnage. J'ai retrouvé Lucien, comme un vieux copain que je n'avais plus vu depuis vingt ans. Il a grossi mais, dans le fond, il n'a pas changé vraiment. On peut rester très jeune dans la tête et ne pas changer du tout.

Le thème de cette nouvelle aventure est qu'on ne change pas vraiment en vieillissant. Une bonne ou une mauvaise chose ?

C'est une bonne chose. On n'est pas obligé de râler tout le temps. Parfois, on est un peu frustré parce que, comme on a 20 ans dans la tête, le physique ne suit pas toujours. J'ai arrêté le football. Je continue certains sports comme le trial à l'ancienne, je fais aussi des arts martiaux, du jiu-jitsu – c'est un sport assez tranquille et ça entretient le corps. J'ai 56 ans. Quand je danse un rock avec une nana, je n'en enchaîne pas un autre dans la foulée.

On a le sentiment que c'est le plus personnel de vos albums… C'est le cas ?

C'est en tout cas celui où je me reconnais le plus en Lucien. Ma femme, même si nous sommes aujourd'hui séparés, passait sa vie sur l'ordinateur, comme dans le bouquin… Mon fils, c'est pareil. Toujours entre sa PlayStation et les jeux en ligne sur l'ordinateur. Et ma belle-fille, comme la fille de Lucien, a été punk, gothique, baba cool… Elle est passée par tous les looks.

Quelles sont vos espérances avec ce retour de Lucien ?

J'ai toujours l'impression qu'il aurait pu être dix fois mieux, je suis ultrastressé. Les premiers copains l'ont lu… mais ce sont des copains. Certains ne m'ont pas appelé. Je me suis fait une vieille parano, j'ai cru qu'ils n'aimaient pas alors qu'ils n'avaient pas eu le temps de le lire. Ce qui m'a rassuré, c'est le monde, lors des dédicaces. Momo Le coursier a eu son succès d'estime, mais sans jamais vraiment décoller. Pareil pour Shirley et Dino. J'avais le sentiment que le public boudait. Ici, j'ai vu plein de gens contents de retrouver Lucien, ça fait chaud au cœur. Une dame en a acheté six pour les offrir à Noël.

Ça veut dire que vos fans attendent uniquement Lucien…

Ils l'aiment. J'ai voulu faire avec Momo ce que j'ai fait avec Lucien qui avait aussi mauvaise presse avec son blouson noir. Montrer qu'on peut être sympa avec un tel blouson. Mais, les fans de Lucien n'ont pas accroché ou l'ont zappé. Lucien est nostalgique sans être pathétique … Je prépare une série de sketchs pour Fluide Glacial, où il racontera – « De mon temps, c'était mieux ! » –, il y aura beaucoup de mauvaise foi. Le texte dira une chose et l'image sera en contradiction. Il y a eu de très bonnes choses dans les années 60, une certaine insouciance. On pouvait jouer dans la rue sans avoir peur, il y avait moins de chômage, etc. On peut être nostalgique mais on ne peut pas dire à nos enfants qu'on a vécu une époque géniale et que la leur est pourrie. Faut pas les enfoncer. J'ai le cul entre deux chaises. Je vis à mon époque et dans le passé. J'adore la moto mais je roule exclusivement sur de vieilles bécanes. J'ai encore énormément de vinyles. Par contre, je n'écoute pas de MP3. Je ne télécharge pas beaucoup. Ces derniers temps, j'ai bien aimé Jack Johnson, c'est agréable pour travailler.

© Fancis Tiaeb


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